Qu’est ce qui te prend inconscient ?Et la douleur
Qu’est ce qui te prend inconscient ?
Et la douleur dans tout ça ?
Tu la cherches, tu l’attends, tu t’impatientes, tu frémis, tu hésites, tu t’enhardis, tu te lances, tu t’écrases, tu l’attises, tu l’apprivoises, tu résistes, tu ne bouges plus.
Ce micro délaissé, vestige de ton coup de folie, t’attends. Il se fait du mouron, seul. Faut pas le laisser comme ça…
Ces tapis scotchés, arrimés au sol, ont tout fait pour assurer ta chute. Ils ont gonflé le torse, tendus leurs bras. Ils savent bien qu’ils n’ont pas le choix…
Le canapé, navré, te regarde de haut. Il pensait tout avoir pour te recevoir. Il est blessé.
Et toi ?
Regrettes-tu ? Te dis tu « putain, plus jamais je le fais ! » ?
J’en doute. Inlassablement tu recommences, de date en date, de vol plané en vol plané, de crash en crash. Le même saut. La même chute. Le même affalement. Exactement.
Tu sautes, puis tu gis.
Tu te donnes à l’excès. Et le pire c'est que je suis persuadée que tu le sais.
Ton corps mal fagoté et malmené pourrait t’en vouloir lui aussi.
Te traiter de malotrus, de fou furieux ou d’irresponsable.
De bonne composition, il préfère se taire. Il connait ta susceptibilité. Ce serait bête de te froisser.
Cela dit il espère secrètement qu’un jour tu éviteras de le nouer aussi brutalement dans le parquet. Parce que bon, faut pas abuser.
Allongé, seul parmi la foule, entends tu ton cœur battre à tout rompre jusque dans ta tête ? Ta respiration bruyante et saccadée t’oppresse-t-elle ? Qu’espères-tu ? Qu’attends-tu de la douleur ?
A quoi penses-tu bordel quand tu restes allongé comme ça de longues secondes et que le silence s’installe dans la salle ?
Pas à mon petit cœur en tout cas.
Ce crash volontaire m’effraie, et je suis dans l’incapacité de cerner ce qui peut te pousser à l’exécuter avec autant de hargne et d’application de façon répétée.
La seule conclusion que j’arrive à en tirer, elle est là :
T’es timbré.
Bien maigre n’est ce pas ?
Alors bien sûr on pourra me dire que je m’étais déjà interrogée à ce sujet.
Sauf que là, par terre, tu me fais juste peur. Et ça, First Lady ou pas, c’est pas cool.