Mettre mon nez dans ton nombril
L’argile rouge est glacée, mes mains vont la réchauffer.
D’abord dure, les phalanges s’écrasent, les ongles s’enfoncent, à bout de bras, de tout mon poids, je lutte pour l’adoucir, des coups de poing pour la faire plier.
Lorsqu’elle chauffe, la terre sent le fer, une odeur de sang, une odeur de chair, comme ce ventre qui va naître sous mes doigts.
Tiède et molle, elle donne envie de mordre, mais aussi de caresser, de lisser pour que la peau apparaisse dans le creuset.
Comme tu ne cesses de m’inspirer, c’est ton ventre à l’étude mais je promets de m’arrêter à ton bassin, je promets de m’arrêter à ton nombril ou juste après.
La terre sera alors brûlante et elle sentira comme toi, je le sais. Je mettrai alors mon nez dans ton nombril... d’argile.