Ne me soumets pas à la tentation
Tous, ils se trompaient tous … à moins qu’ils n’aient tenté de nous tromper. Pourquoi ont-ils tous peint le serpent susurrant ses paroles enjôleuses à Eve ? Quel est le patriarche aigri qui décida un jour que la tentation revêtait forcément une apparence féminine ?
Pendant des siècles, on nous a présentées comme l’incarnation du péché, les responsables de la damnation éternelle. Par notre faute, le genre humain a été chassé du paradis, tâche originelle, déchéance, souffrance, expiation et rablabli et rablabla. Vingt siècles qu’on nous rabat les oreilles avec ça ! Et que les hommes nous regardent d’un air accusateur.
Et s’il y avait erreur sur la personne ? Tout le poids de la faute pesant sur les épaules de la femme, est-ce bien certain ? Je m’interrogeais et puis, j’ai vu.
J’ai vu le péché s’étirer voluptueusement sur les épaules de l’homme. J’ai vu que le le tentateur est mâle. De connivence avec le serpent, il avance, plein de charme, et leurs corps souples ondulent en cadence. Sa bouche murmure des mots caressants et nous, pauvres mortelles, filles d’Eve sans défense, nous succombons extatiquement. Avec volupté et sans crainte du châtiment, puisque tout a été mensonge. Le paradis est entre ses bras et l’arbre de la connaissance est son corps ferme et doux où toutes les pommes attendent d’être croquées. Je me veux, haut et fort, pécheresse et Dieu me garde de jamais éprouver le moindre repentir !