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Créations autour de Julien
4 juillet 2010

Jamais sans mon julien


Je suis née en avril 2007. Ca n’a l’air de rien mais je suis déjà en classe préparatoire aux grande écoles.
L’année dernière j’avais encore la colle de peau dans mon cartable, le crayon cil vous plait reviens, et le cahier décharge d’hormones avec photodidytité dans la poche spéciale « je meurs d’amour ».

Aujourd’hui je suis plus sage. L’avantage avec l’âge c’est qu’en prenant de la bouteille on repère les mers supérieures et les lacs salés au vinaigre, bref , on a un regard qui tue mieux, et c’est cool.

Drôle d’introduction vous me direz ! Mais qui introduit qui ?
Moi je vous l’écris sereinement – c’est l‘avantage de l’âge de la déraison-.

Un curieux jour d’avril un animal splendiculaimanté, de la race suprême des tatoueurs de songes, m’a plaquée au mur et ensemencée de ses grains de folie si durs que même un casseur de cailloux y perdrait sa bonne pioche. Longtemps j’ai senti au cœur de mes entrailles les batailles incestines : les billes beaudrillaient, se cabotaient, se libertinaient, s’entr’artisaient : le débat faisait rage et me suintaient au bord des lèvres des idées de chevauchées de val qui rit val qui pleure..j’hésitais , je m’épuisais en ha, heu, ho, hou… si volatiles que seules les haches s’en sortaient bien. Je débitais en troncs tout ce qui tombait dans mon jardin, à tel point que j’en avais oublié que je portais encrées en moi les fameuses graines, celles que je devais planter dans la terre de mon jardin des cécités pour avoir des yeux qui veillent : ma douce gorgonne focale à mots-tricité maximale..
Par la suite j’ai utilisé ma hache pour essayer de casser la graine, de voir si dedans c’était du mou ou du moumou ou de la moumoutte , je cherchais la rime ultime, celle qui floutte le regard et vous transforme un billot de boucher en flutte à bec avec reflets doré. Puis j’ai essayé de la croquer avec ma bouche affamée.

J’étais donc arrivée au stade oral, celui du passage avec bac à lauré’art , option prose et lyrisme, thème et analgésique. Je portais toujours en moi les petites graines, elles poussaient un peu à l’étroit dans les nimbes des posters galvanisés par tant de beauté pancréatoresques.. Je sentais que ces petite boules qui lentement grandissaient faisaient des ricochets dans mon sac à souvenir, et même dans les arrêtes de mon iris aiguisé par la couleur du temps qui passe passe, en un tour de mains maintes fois m’interrogeant sur la valeur de mes égos … the question inévitablement suggérée tentait sa sortie en mode vibratoire via les lignes de ses courbes fusantes de sexymec adulé adoré: tout ça n’est il qu’une question d’hormones ? non, non, non. Ya du lourd dans sa corde à nœuds-rone. Une poésie faite homme, un ut julienus poesis.

J’avais atteint l’âge postpubère, celui où l'on croit détenir le sens des valeurs, les clefs de la bourse des talents et des boules de bill’art..mais encore une fois tout n’était que babillages futiles : mon monstre d’ensemenseur, le roi de mes émois restait aussi imperméable et insondable, comme dans mes rêves, et ça c’était vraiment ultra cool. J’avais passé mon bac, sauté à pied joint au dessus du lavabozardien, je maîtrisais l’étau d’hormones et il me restait toujours les petites graines qui poussaient en se frayant un chemin de glaise dans les artifices des mes feux internes.
Elles avaient tracé des sillons qui anamorphosaient ma dialectique , lobotomisaient la perfection de ma grammaire latine, transformant toute tentative de communication perceptible en une volée de mots Lucie-phonés, tintamarisant mon reste de sagesse verbale en une pléiade de phrasés si systématiquement absconds que je me demandais bien au passage et repassage pourquoi ce fer sur ma planche à écrire ?
Les petites graines de Ju sont-elles si perverses qu’elles vous rendent la folie tueuse de mots ?

Mais foi d’ambroisie je ne me suis pas laissée faire. J’ai bandé mes yeux, plié mes oreilles, lapidé ma télé, muselé mon ordi et rabotté son œil de velours et je me suis endormie pour toujours. Mais l’onde supérieure ça fuse et ne se refuse pas. Le baiser du parquet m’a renoué la gorge et bientôt mes chevilles carressées par les poésies des chevauchées de mots trempés à la sueur des vaselines caracolantes m’ont chavirée dans la totale démesure de sa démesure. J’étais re debout, re éveillée, resplendissante de la chose . J’ai recollé mon post it « jeando, jeando, mon oiseau d’épaule » sur le frigidaire -un vieux souvenir- et j’ai souri.

J’avais dis que j’étais devenue plus sage ? ah bon ?
j’ai ces graines qui poussent toujours et mon ventre de mots tout rond fait dans l’abstraction géométrique. Il est rond comme une bulle d’air pur, un petit air sauvage et voyageur, une onde graphique , un truc comme un fil à déployer pour naître toujours demain.
Voilà mon ensemenceur, tes agapes sont des grappes de douleur pour une naissance de gorgone galvanisée à tes cépages virtuoses.

J’ai compris un truc quand même. C’est d’ailleurs pour ça que je suis acceptée en classe préparatoire aux grandes zécoles.
Le truc, c’est que chacun à son truc et que faut pas laisser la vie s’en emparer, faut s’en parer soi même ..tes petites graines sont bien au chaud dans leur folie douce et moi je vais les faire mienne pour faire pousser mon œil dans mon jardin et voir plus haut. C’est po grave si la plante qui pousse est petite et fragile. L’important c’est tout ce qu’on y met pour la faire pousser.
J’ ai deux ans et je suis née toujours . thanks my artist.

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