Je cherchais une photo d’où émaneraient à la fois
Je cherchais une photo d’où émaneraient à la fois de la profondeur et de la scintillance, de la gravité et de la légèreté, de la douceur et de la violence, de l’éclat et de l’obscurité, de la féminité et de la virilité. Gageure ! Comment réunir sur un seul cliché les innombrables facettes qui composent « mon » Julien, celui que mon imaginaire a créé ? A mes yeux, il a toujours représenté un paradoxe vivant, celui qui allie l’inconciliable à l’antinomique, celui qui abolit les impossibilités. Alors, je me suis souvenue que ma première impression, la plus forte, fut de voir en lui un Caravage musical. Silhouette en clair obscur dégageant une force fragile, une sombre aura.
Insaisissable, énigmatique. Visage au contour émouvant sur lequel on ne peut rien lire, parce que j’ai envie de tout y voir. Une vision, un support pour l’imaginaire. Un découpage dans le subconscient.
Et indissociablement liée à cette impression, une autre : une noire silhouette qui me tourne le dos, non pour m’échapper, mais pour s’offrir. Parce que de dos, c’est la plaque de cuivre vierge sur laquelle je peux graver mes attentes. J’aime le symbolisme absolu de l’attitude : l’équilibre parfait de toutes les forces contradictoires qui l’animent, harmonieusement réconciliées dans la magnificence de son art